Communication non violente

 

Quelques outils pour le quotidien

 

Le langage verbal et non verbal

Le langage du corps exprime les intentions réelles derrière les mots. 

C'est la manière la plus tangible de transmettre ses valeurs les plus profondes, qui peuvent rentrer malgré nous en conflit avec celles des autres. 

Ce langage exprime des messages de notre inconscient qui nous échappe.

C'est pourquoi il est importanrt de mener une réflexion et de travailler sur ses intentions et ses valeurs.

 

La pyramide des besoins de Maslow

Je me sens bien quand mes besoins sont assouvis.

Si je ne suis pas bien, je me demande quel est mon besoin qui n'est pas assouvi. Cela évite de faire payer aux autres mes insatisfactions et mes manques.

Les besoins humains selon Maslow : Besoins physiologiques, de sécurité, d'appartenance, d'estime, d'accomplissement. 

 

Baromètre des sentiments 

Savoir identifier ses propres sentiments pour s'exprimer clairement et de façon sincère, pour éviter les malentendus.    

 

Apprendre à décrire sans juger ni interprêter

Objectif : ne pas provoquer la colère de l'autre

Marshall Rosenberg affirme : « La première composante de la Communication non-violente(CNV) consiste à bien séparer l’observation de l’évaluation. Quand nous mélangeons observation et évaluation, notre interlocuteur risque d’entendre une critique et de résister à ce que nous disons. La CNV est un langage dynamique qui déconseille les généralisations figées et les remplace par des observations circonstanciées. » Ainsi est-il préférable de dire : « Je n’arrive pas à déchiffrer l’écriture de Jean. » plutôt que : « Jean écrit comme un cochon. »

Pour faire progresser un dialogue, il est préférable de commencer par des questions sur les faits et les mots qui facilitent ce genre de questions sont : qui, où, quand, comment, combien, etc. (éviter pourquoi)

 

Etre capable d'exprimer une demande

pour que l'autre prenne conscience de nos besoins

(Besoin d'être respecté, besoins d'être encouragé etc...)

 

La reformulation

Reformuler la phrase de l'autre permet de vérifier que l'on aie bien compris ce qu'il voulait dire; cela empèche parfois des malentendus.

Exemple de demande de reformulation :

" Si j'ai bien compris ce que tu as dit, tu penses que .....  / tu ressens tel émotion car ...."

Cela permet à l'autre d'éclaircir sa pensée et de se faire comprendre de façon plus précise.

 

Prendre conscience des valeurs de chacun

Chacun a un système de valeurs qui lui est propre, défini par son histoire, son vécu, sa sensibilité, son système de croyances, et qui s'exprime d'une certaine façon. Souvent, lorsqu'un conflit surgit, c'est qu'une des deux personnes se sent attaquée dans son système de valeurs, dont l'autre n'a peut-être absolument pas conscience. Demander à l'autre quelle est la valeur qu'il défend à travers sa position permet de le comprendre, et de comprendre en quoi il peut se sentir attaqué ou blessé dans le système de valeurs qui est le sien. A savoir que, bien souvent, derrière les mêmes mots, les personnes ne mettent pas la même réalité. Beaucoup de malentendus naissent de cela.

Exemple de valeur : le fait de se taire en estimant que c'est du respect, pour une autre personne cela peut être synonyme de lâcheté.

 

Pratiquer l'écoute active

L'écoute active peut potentiellement modifier le ressenti de l'autre face à  sa souffrance. En effet, si je me montre ouvert et à l'écoute lorsque quelqu'un vient me parler de quelquechose qui le fait souffrir, cela atténue son ressenti négatif et lui permet de faire évoluer positivement le traitement qu'il va faire de ce ressenti. Cela peut par exemple lui éviter de retourner une colère non entendue contre les autres ou contre lui-même.

L'écoute active consiste à se poser en oreille attentive, tant au niveau de sa posture physique, son regard, que du contenu de ses phrases. Cette attitude demande de l'empathie, une absence de jugement, être capable de se mettre à la place de l'autre et le lui faire savoir. Il est par exemple possible de parler d'un évènement que l'on a vécu qui présente des similarités avec l'annecdote évoquée par son interlocuteur, afin qu'il se sente compris. Le fait de poser des question sur les émotions de la personne, ou sur des détails de son histoire permet de manifester son intérêt, et de la laisser aller jusqu'au bout de son discours.

La communication transformationnelle est basée sur ces quelques principes de base. L'essentiel de ce travail va consister à apprendre à ne pas exprimer de jugement dans ses phrases, afin de créer un climat de confiancel'autre peut exprimer tout son ressenti sur ce qui le blesse. 

Ce type de communication permet de créer une proximité avec la personne écoutée, et de lui donner les moyens de faire évoluer positivement son vécu et ses émotions.

Ce type de posture en matière de communication permet de poser des bases propices à l'entente, et par conséquent d'éviter les conflits.

  

Plus de détails

 

Les obstacles à la communication

selon Thomas Gordon

 

1. Commander

« Cesse de te plaindre. Tu dois te remettre au travail »

 

2. Menacer

« Tu ferais bien de te mettre au travail, sinon tu auras une mauvaise note. »

 

3. Moraliser

« C’est de ta faute si tu n’y arrives pas, tu devrais laisser tes problèmes personnels à la porte de l'école"

 

4. Conseiller

« Si j’étais à ta place, je m’organiserais autrement pour terminer ce devoir à temps. »

 

5. Rationaliser

« Regardons les choses rationnellement. Il ne te reste qu’un mois d’école avant le conseil de classe de fin d’année. Tes notes sont moyennes et tu n’as pas de temps à perdre pour avoir des chances de passer dans la classe supérieure. »

 

Remarque : quand l’élève n’est pas en situation de crise, la logique et l’argumentation lui sont d'une aide précieuse.

 

6. Critiquer : « Tu es trop paresseux et tu remets toujours ton travail en retard. »

 

7. Ridiculiser (humilier)

« Tu agis comme un enfant de deux ans. Dire que tu dois entrer en sixième l’année prochaine!"

 

8. Interpréter

« Tu essaies de me raconter des histoires pour ne pas terminer ton devoir. »

 

9. Complimenter (approuver)

« Je sais que tu réussis bien d’habitude. Je suis certain que tu vas trouver le moyen de terminer ton devoir à temps. »

Remarque : l’élève peut percevoir un compliment comme une façon détournée d'obtenir un comportement précis.

 

10. Consoler

« Quand j’avais ton âge j’avais aussi des moments de déprime quand je ne comprenais pas une leçon. Tu vas voir qu’en t’y mettant, cela va aller mieux. »

 

Remarque : rassurer un élève en crise risque bien souvent de le convaincre qu’on ne comprend rien à son problème.

11. Questionner

« Pourquoi n’y arrives-tu pas ? Tu as déjà passé combien de temps sur ce devoir ? Est-ce que c’est si difficile que cela ? Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? »

 

Remarque : s’il ne comprend pas pourquoi il est questionné, l’élève risque de se sentir traqué. Les questions qui utilisent « pourquoi ? » peuvent être perçues comme inquisitrices.

 

12. Esquiver (dévier, prendre la vedette)

« Parlons d’autre chose, j’ai l’impression que tu t’es levé du mauvais pied ce matin. »

Remarque : garder le silence ou bien tourner le dos à la conversation sont aussi des esquives.

 

 

Décrire sans juger, évaluer ou interpréter

 

Remarques :

Marshall Rosenberg affirme : « La première composante de la Communication non-violente(CNV) consiste à bien séparer l’observation de l’évaluation. Quand nous mélangeons observation et évaluation, notre interlocuteur risque d’entendre une critique et de résister à ce que nous disons. La CNV est un langage dynamique qui déconseille les généralisations figées et les remplace par des observations circonstanciées. » Ainsi est-il préférable de dire : « Je n’arrive pas à déchiffrer l’écriture de Jean. » plutôt que : « Jean écrit comme un cochon. »

 

Pour faire progresser un dialogue, il est préférable de commencer par des questions sur les faits et les mots qui facilitent ce genre de questions sont : qui, où, quand, comment, combien, etc. (éviter pourquoi)

 

 Exercices à faire avec un groupe d'enfants

(adapatable avec des adultes)

 

1) Première séance : séparer observation et évaluation

 

Phrases qui ne mélangent pas les observations objectives relatives à des faits précis avec des évaluations ou des interprétations. Dans chaque cas évitez tout jugement. Donnez des exemples de phrases qui permettent aux élèves de mieux comprendre votre propos.

 Remarquez que lorsqu’on veut analyser les raisons d’un conflit qu’on a vécu, il n’est pas facile de bien se souvenir des faits et comportements qui en ont été à l’origine.

 

a. Expliquez l’importance pour une communication efficace est de formuler des

 

b. Préparez une liste de 10 phrases choisies dans la liste suivante (vous pouvez

 

insérer vos propres phrases) :

1- Hier, Lahcen était en colère contre moi sans aucune raison.

 

2- Hier soir, Ahmed s’est rongé les ongles en regardant la télévision..

 

3- Fatimata ne m’a pas demandé mon avis pendant la réunion

 

4- Mon père est un homme généreux.

 

5- Claire travaille trop.

 

6- Manuel est agressif et violent.

 

7- Nadia est arrivée la première à l’école tous les jours de la semaine.

 

8- Il arrive souvent que mon frère ne se brosse pas les dents.

 

9- Luc m’a dit que le jaune ne m’allait pas.

 

10- Ma tante se plaint chaque fois que je parle avec elle.

 

11- Le prof ne nous rend jamais nos devoirs comme il nous l’annonce.

 

12- C’est la troisième fois cette semaine que tu te disputes avec moi.

 

13- Ma meilleure copine ne me parle plus.

 

14- Ils se moquent toujours de moi à cause de mes grandes oreilles.

 

15- Tu as pris mon vélo sans me demander mon autorisation.

 

16- Mamadou est un garçon très courageux mais un mauvais footballeur.

 

17- Vincent est un paresseux qui ne réussira jamais à l’école.

 

 

Vous demandez aux élèves :

 

• De lire les phrases et de cocher celles qui leur semblent être des observations neutres,

 

• De dire pourquoi les autres comportent à leur avis, une évaluation, un jugement ou une interprétation.

• De les reformuler, en y ajoutant éventuellement des éléments nouveaux, pour qu’elles deviennent des observations neutres.

 

c. Temps de travail personnel

 

d. Temps de mise en commun

 

Vous animez la mise en commun qui doit permettre d’échanger les arguments et d’aboutir à une classification des phrases qui fasse consensus.

 

 

e. Travail sur les mots : jamais – toujours – chaque fois – tout le temps –

 personne

 

 

Faites remarquer que ce sont des mots qui favorisent l’expression d’une observation mêlée dévaluation :

Par deux vous demandez aux élèves de rédiger une phrase qui soit l’expression d’une observation mêlée d’évaluation utilisant un de ces mots, puis d’une autre qui utilise le même mot pour exprimer une observation neutre.

Mise en commun des phrases trouvées.

 

2) Deuxième séance : Travail de rédaction « ce que je vois, ... ce que je pense » à partir de dessins

Pour cette séance, quatre exercices sont proposés en annexe. Vous en choisissez un ou deux suivant le développement que vous voulez leur donner.

Il est proposé aux élèves de rédiger deux textes.

Le premier texte décrit le dessin de façon objective. Il s’intitule : « Ce que je vois... » Lors de la lecture commune des textes, il s’agira de détecter ce qui est évaluation. Par exemple, si l’un lit : « Il a attaché son chien à l’échelle » vous laissez les autres remarquer que rien ne permet d’affirmer que c’est son chien.

 

 

Le baromètre des sentiments

 

 

Vocabulaire pour l’expression de sentiments

Le vocabulaire qui exprime les sentiments est très varié. On peut trouver une liste, non exhaustive, d’environ 350 adjectifs exprimant des sentiments dans la fiche intitulée « Les abécédaires » de l’apprentissage de la coopération.

On distingue généralement les sentiments agréables correspondant à notre état intérieur quand nos besoins sont satisfaits. Quand certains besoinsne sont pas satisfaits, les sentiments éprouvés sont désagréables. Ils sont alors des indicateurs nous invitant à rechercher les besoins non

satisfaits pour ensuite adapter nos comportements pour y remédier.

La richesse du vocabulaire permet de d’exprimer finement des nuances quant à l’intensité de certaines catégories de sentiments. Il peut être intéressant de demander aux élèves de donner des expressions qui se rapprochent des termes de colère, tristesse, peur, joie et de les classer par intensité croissante, comme dans le diagramme ci-dessous.

 

On peut enfin évoquer d’autres catégories de sentiment comme :

la honte, la gêne, le dégoût, la stupéfaction, le souci, la solitude, la révolte,la rancune, la jalousie, l’indifférence,

l’incrédulité, l’impatience, l’impuissance, la déception, le débordement, etc.